L'histoire de Phuket - Information - Culture - vacances

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Il était une fois à Phuket

Identités changeantes entre Baba chinois et musulmans thaïlandais dans le paradis touristique de Phuket

Khoo Su Nin (Salma) Nasution

Problématique

La manière dont un État-nation définit sa population est principalement descendante, laissant très peu de place aux communautés, en particulier aux minorités et aux populations provinciales, pour affirmer leur identité. Cependant, de nombreux gouvernements prennent le tourisme très au sérieux et allouent des ressources importantes au développement touristique. Cette participation au tourisme culturel devient alors un moyen pour ces communautés de projeter leur identité d’une manière politiquement non menaçante et de gagner ainsi la reconnaissance de l’État.

Alors que l’État-nation thaïlandais exerce une forte hégémonie culturelle, il laisse très peu de place aux minorités culturelles au niveau local à Phuket pour développer une culture historique en phase avec sa propre mémoire sociale. Cette histoire locale est pourtant souvent utilisée pour réaffirmer, enrichir et élever l’identité dans un contexte socioculturel. Cet article examinera trois récits historiques particuliers liés à Phuket et tentera de comprendre ce qu’ils représentent. Il se penchera également sur deux phénomènes contemporains dans lesquels les communautés ont mobilisé des moyens pour mettre en avant leur histoire, leurs traditions et leur identité auprès d’un public touristique.

Contexte

Phuket est une province du sud de la Thaïlande où l’on parle un dialecte méridional, ce qui marque une distinction fière avec le nord. Phuket est l’une des 14 provinces du sud de la Thaïlande et comprend 39 îles situées dans la mer d’Andaman. Plus grande île de Thaïlande, Phuket couvre une superficie de 570 kilomètres carrés, soit environ la taille de Singapour.

Le recensement de 2000 dénombrait 249 000 habitants, mais le chiffre réel semble être plus proche du demi-million à la fin de 2004, la différence étant due à l’absence d’une importante population d’expatriés thaïlandais en milieu urbain et à la communauté des travailleurs birmans. Les Thaïlandais représentent 98,5% de la population, dont 81,6% de bouddhistes et 17,1% de musulmans.

Les chrétiens et les gitans de la mer (dont les « Orang Laut ») ne représentent chacun que 1 %. Aucune distinction n’est faite entre les Thaïlandais et les Sino-Thaïlandais puisqu’ils sont tous de nationalité thaïlandaise et pratiquent le bouddhisme comme religion. Le pourcentage de musulmans est en forte baisse par rapport aux 35 % mentionnés dans un rapport de 1980 qui recensait également 29 mosquées, 28 temples thaïlandais, une dizaine de temples chinois, quatre églises chrétiennes et un temple sikh.

Trois récits historiques

L’établissement de Phuket en tant qu’île de villégiature remonte aux alentours de 1970. Avant cette période, Phuket n’était qu’un port de commerce. Depuis le XVIe siècle, les cartes géographiques occidentales indiquent l’île sous le nom de « Jungceylon » (avec diverses orthographes), dérivant certainement du nom malais « Ujong Salang » ou « Tanjong Salang », signifiant littéralement la pointe ou le cap de Salang. Parmi tous les faits historiques que l’on pourrait relater sur Phuket et qui sont mis en avant par les autorités, trois se détachent des autres.

Le premier récit concerne les deux héroïnes nationales de Salang qui ont mené la résistance contre l’invasion birmane.

Le second se rapporte à la légende de Mahsuri, glorifiée à Langkawi et dont l’origine remonterait aux musulmans thaïlandais de Kamala.

Le troisième raconte l’histoire plus complexe de la construction par les émigrants Hokkien (« Fujian ») de la ville de Phuket et la façon dont elle a été gouvernée avec sagesse par un dirigeant chinois loyal au roi.

Le soutien du gouvernement à la mise en avant de ces trois récits historiques reflète clairement sa reconnaissance des trois communautés installées à Phuket. En pratique, cela se traduit par la distribution de fonds de développement aux trois administrations locales situées à différents endroits de l’île.

Les deux héroïnes nationales de Salang (Thalang)

En 1985, le gouverneur de Phuket, Ouan Surakul, se rendit au Royaume-Uni et en rapporta deux lettres écrites par NangJun et adressées à Francis Light. Le musée Thalang met en avant cet aspect de la légende à travers sa section anglo-thaï. En 1992, la « Thao Thepkasattri and Thao Srisunthorn …

La légende de Mahsuri (1) – THAÏS MUSULMANS DE PHUKET

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La légende de Mahsuri (2)

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La construction par les émigrants Hokkien

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Développement et tourisme Phuket

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