Khao Phansa, le carême bouddhique
Khao Phansa
Khao Phansa, le carême bouddhique

Les 6 juillet et premier octobre 2020 seront fériés pour les Thaïlandais. Vendredi, jour de pleine lune, on célèbrera Asarnha Bucha tandis que le lendemain marquera Khao Phansa, le carême bouddhique. Pour ceux qui ont l’envie de se balader, c’est l’occasion d’assister dans tout le pays à des cérémonies traditionnelles hautes en couleur, comme le Tak Bat Dok Mai à Saraburi ou le festival des bougies d’Ubon Ratchatani.

Vendredi sera le jour d’Asarnha Bucha. Tout comme Macha Bucha et Visacha Pucha, il s’agit d’une des fêtes les plus importantes du calendrier bouddhique. En cette date anniversaire, on commémore le sermon du Bouddha à ses cinq premiers disciples dans le jardin des gazelles à Sarnath, près de Bénarès en Inde.

Le 6 juillet 2020, ce sera Khao Phansa, le premier jour de la période du Carême Bouddhique qui marque l’entrée dans la saison des pluies, période pendant laquelle le déplacement quotidien des bonzes pour quémander leur nourriture, notamment à travers les campagnes, devient difficile.
Commence alors pour eux une sorte de retraite : pendant trois mois ils ne quitteront pas l’enceinte du temple et devront se soumettre à diverses règles plus strictes que de coutume tout en se consacrant à l’étude et à la méditation. C’est aussi à cette période que les jeunes Thaïs entrent provisoirement au monastère. D’innombrables cérémonies d’ordination ont alors lieu d’un bout à l’autre du pays.
Le Carême Bouddhique se termine le jour de la pleine lune d’octobre, nommé Auk Phansa (auk signifie « sortir » comme khao veut dire « entrer »).

Tak Bat Dok Mai, le rite des fleurs de Khao Pansa

Khao Phansa sera l’occasion d’assister ou même de participer à des cérémonies traditionnelles d’acquisition des mérites durant lesquelles les fidèles apportent dans les temples des offrandes de plats cuisinés accompagnés de riz, d’encens de bougies et autres objets sacrés.
A une centaine de kilomètres de Bangkok, à Saraburi, le Tak Bat Dok Mai est un rituel apparemment propre à la région, qui consiste à apporter des fleurs toutes spéciales appelées Dok Khao Phansa (fleurs de Khao Phansa). Ces fleurs typiques de Saraburi ont en effet la particularité de fleurir précisément à la même période que le Carême, d’où leur nom.

La cérémonie de Tak Bat Dok Mai a lieu au Wat Phra Buddhabat Woramahaviharn, temple de l’empreinte sacrée (Shrine of the Holy Footprint) dans le district Phra Buddhabat dans la province de Saraburi.
Attention, ces vendredi et samedi, la vente d’alcool devrait en principe être interdite.

Le festival des bougies d’Ubon Ratchatani

Comme tous les ans, au moment de l’entrée dans le carême bouddhique, la province d’Ubon Ratchatani vivra au rythme des défilés lumineux de bougies géantes. Ces offrandes faites à Bouddha et ses disciples sont parfois de vraies œuvres d’art.
La province d’Ubon Ratchathani et le parc de Thung Sri Muang se préparent chaque année à cet évènement. Unique en Thaïlande, le festival de la bougie essaye de préserver les coutumes et les traditions bouddhistes en faisant participer les communautés locales. Plusieurs moines mais aussi des artistes dont certains sont laïcs, ont eu pour tâche de sculpter et de mouler les bougies pour le carême. Les artistes s’attachent ainsi à faire des œuvres belles et uniques de ces bougies présentées comme des offrandes aux bouddhistes. Elles représentent le respect porté à Bouddha, aux moines, aux parents et aux ancêtres. Plusieurs sortes de bougies grandioses sont réalisées. Parmi les plus impressionnantes, les Mondop possèdent une base carrée et un toit pyramidal. Utilisées comme réceptacle des offrandes, elles ne sont pas allumées et servent uniquement pour les dévotions. Les Poom et les Mat Ruam, destinées à être allumées, servent quant à elles à obtenir du « mérite ».

Gagner des bons points pour sa réincarnation

Cette fête est aussi l’occasion pour les fidèles d’obtenir des mérites. Selon les enseignements bouddhistes, toutes les actions effectuées quotidiennement affectent notre champ de mérite, mais le meilleur moyen d’en accumuler reste de soutenir directement le bouddhisme. Ainsi, lorsqu’un fidèle offre un soutien matériel à un moine – l’aumône, des donations ou des aliments -, il accumule des mérites qui comptent pour sa prochaine réincarnation. La présentation des bougies pour le Phansa a une valeur spirituelle et pratique car cela représente aussi un acte vertueux.

P.v.K, d’après Quentin Weisanto et Patrick Limon, Le Petit Journal

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