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Immigration Phuket

L’enregistrement du lieu de résidence

Le lieu de résidence

Carmen et Fabian vont nous parler du lieu de résidence et de son enregistrement C’est une loi de 1972 qui a été réactivée récemment.
Ils sont tous deux des volontaires étrangers du bureau de l’Immigration de Phuket, les P.I.V. qui assistent les touristes et résidents perdus dans les méandres de l’administration thaïlandaise.

Avec leurs quatre collègues, ils siègent à tour de rôle derrière le comptoir d’information au premier étage (2nd floor, si on se réfère aux terminologies thaïe et anglaise) du bâtiment principal. En plus du thaï, ces volontaires parlent, selon leurs compétences, six langues européennes : allemand, anglais, espagnol, français, italien et néerlandais.

Volontaires bénévoles, ils sont là uniquement pour aider leurs confrères étrangers. Ils doivent souffrir d’un syndrôme d’assistanat puisque leurs prestations ne sont pas rémunérées, qu’ils n’ont aucun avantage et qu’ils doivent payer eux-mêmes leur propre uniforme. J’avais déjà mentionné ce fait dans un article antérieur que je vous propose de redécouvrir ici.

L’origine des Phuket Immigration Volunteers n’est pas très ancienne puisqu’elle remonte au lendemain du Tsunami du 26 décembre 2004. Les autorités de Phuket se sont rendu compte qu’il existait un nombre incroyable d’étrangers qui voulaient aider, de résidents qui pouvaient servir d’interprètes entre des victimes ne s’exprimant que dans leur propre langue, et les services de police ne parlant que le thaï et un anglais basique. Ainsi se créa en 2005 le premier corps de volontaires étrangers de police, qui devait être, vers 2007, séparé en deux groupes: les volontaires de l’Immigration et ceux de la Police Touristique. Certains des volontaires des origines sont toujours fidèles au poste, mais du sang neuf a remplacé les anciens qui sont partis: Carmen est là depuis trois ans tandis que Fabian n’a commencé qu’en février de cette année.

Les volontaires étrangers de l’Immigration n’existent qu’à Phuket : vous ne trouverez ce service nulle part ailleurs en Thaïlande.

Qu’est-ce qui motive un membre du P.I.V de passer à ses propres frais deux jours par semaine derrière un comptoir, à affronter l’incompréhension voire la colère de Farangs qui s’agitent et n’acceptent pas que l’administration thaïlandaise soit tellement différente de celle de leur propre pays?

Laissons la parole à Carmen et à son adorable sourire : « Toute ma vie, j’ai aidé les gens en Allemagne d’où je suis originaire. Ici ça me manquait, je m’ennuyais de savoir que j’aurais pu aider encore. Alors, je me suis portée volontaire.

Ce qui me plaît le plus dans ce boulot, c’est de voir quelqu’un quitter mon comptoir avec le sourire après y être arrivé avec une figure à rallonge et des lèvres crispées de dépit. Quelques explications et quelques instructions sur la procédure à suivre, aussi administrativement compliquée qu’elle soit, et le tour est joué. Au moins, mon « client » sait à quoi s’en tenir ».

L’enregistrement du lieu de résidence

Cette formalité doit être remplie dans les 24 heures suivant l’arrivée d’un étranger dans l’endroit où il passe sa première nuit en Thaïlande. Normalement il est du ressort du propriétaire de l’hôtel où vous descendez ou de la maison ou de l’appartement que vous louez, de vous signaler à l’Immigration.
Dans ce second cas, les négligences sont fréquentes même si le loueur (et non pas le locataire) encourt théoriquement une amende de 2.000 bahts.
Nous allons maintenant traiter des différents cas, selon que vous êtes touriste ou résident.

A. Le touriste:

Le touriste n’a normalement à se soucier de rien pour autant que la durée de sa présence dans le Royaume n’excède pas celle de son permis de séjour (30 jours pour un tampon d’exemption de visa, comme c’est le cas pour la plupart des touristes européens, 60 jours dans le cas d’un visa « Touriste » obtenu dans un consulat thaïlandais à l’étranger). C’est le personnel de l’hôtel où le touriste est descendu, qui se charge des formalités adéquates pour confirmer sa résidence. Si ce n’est le cas, l’hôtel encourt une amende pouvant se monter jusqu’à 30.000 bahts par touriste non déclaré.

Un problème peut se poser pour le touriste qui souhaite prolonger sa présence au-delà de l’expiration du permis de séjour mentionné dans son passeport. Pour obtenir sa prolongation, il doit se présenter à l’Immigration et montrer, en plus des autres documents requis, l’enregistrement de son lieu de résidence. Sans l’enregistrement du lieu de résidence, les services de l’Immigration refuseront d’examiner le dossier. Arrivé à ce point, quatre cas se posent :

Phuket Visa immigration1. L’hôtel où vous résidez est enregistré auprès de l’Immigration :
demandez simplement au directeur ou gérant de l’hôtel de vous imprimer la capture d’écran où votre nom et données ont été transmis en ligne vers le site d’enregistrement de l’Immigration (Hotel Form 30).Phuket Visa immigration

2. L’hôtel où vous résidez n’est pas enregistré auprès de l’Immigration

Demandez au propriétaire ou au gérant de votre hôtel de vous fournir les documents suivants :
a. une copie de la réservation ou une confirmation écrite de votre présence, signée et tamponnée du cachet de l’hôtel.
b. une copie signée de la carte d’identité (citoyen thaïlandais) ou du passeport (étranger) du propriétaire ou gérant de votre hôtel.
c. si le propriétaire ou gérant de votre hôtel ne souhaite pas vous accompagner à l’Immigration, il doit également vous fournir une procuration qu’il lui faudra remplir et signer, et qu’il vous faudra contresigner. Cette procuration signifie que vous pouvez le représenter à l’Immigration et déclarer vous-même votre résidence. Il faut y adjoindre 10 bahts de timbres fiscaux.
d. une copie du livret bleu d’enregistrement de propriété (en thai, « tabiennbân« ), signée par le propriétaire ou le gérant.

De votre côté, vous devrez fournir une copie signée des documents suivants:
a. la page principale du passeport qui comporte votre nom et votre photo
b. la page du passeport mentionnant votre date d’arrivée sur le territoire
c. la page du passeport montrant le visa éventuel (dans le cas d’un visa « Touriste »)
d. votre carte de départ (carte agrafée par l’Immigration dans votre passeport à l’arrivée sur le territoire, appelée « Departure Card » en anglais).

3. L’hôtel où vous résidez n’est pas enregistré auprès de l’Immigration, et son propriétaire ou gérant ne veut vous fournir aucun document: quelque chose n’est pas clair, contactez immédiatement l’Immigration.

4. Vous louez une maison ou logez chez des amis: voir la deuxième partie de cet article, consacrée aux résidents.

Rappel : les quatre cas énoncés ci-dessus ne s’appliquent qu’aux touristes désireux de prolonger leur permis de séjour. Les autres peuvent simplement profiter de leurs vacances, vivre dans l’insouciance et ne s’inquiéter de rien.

B. Le résident :

1. Le résident est autorisé à séjourner sur le territoire pour une période plus longue qu’un touriste, sur base d’un visa non-B, non-O, non-Ed ou autre. Souvent il loue une maison ou un appartement. Les résidents séjournant à l’hôtel sont priés de se référer à la section A.

Tout comme le touriste, le résident doit être déclaré à l’Immigration dans les 24 heures suivant son arrivée dans son nouveau logement. Ceci est normalement à la charge du propriétaire du logement en question, qui d’ordinaire s’en bat les mains. Or, un résident a souvent affaire avec l’Immigraton : qu’il s’agisse du re-entry permit, du renouvellement d’un visa ou d’un permis de séjour, rien n’est possible sans avoir affiché dans son passeport le fameux enregistrement de domicile. Comment l’obtenir ?

Les formalités sont assez simples (mais comportent un « couac » dont je parlerai plus loin).

Il faut se présenter à l’Immigration avec les documents suivants:

De la part de votre propriétaire :
a. une copie signée de sa carte d’identité (citoyen thaïlandais) ou de son passeport (étranger).
b. si le propriétaire ou gérant de votre maison/appartement ne souhaite pas vous accompagner à l’Immigration, il doit également vous fournir une procuration qu’il lui faudra remplir et signer, et qu’il vous faudra contresigner. Cette procuration signifie que vous pouvez le représenter à l’Immigration et déclarer vous-même votre résidence. Il faut y adjoindre 10 bahts de timbres fiscaux.
c. une copie du livret bleu d’enregistrement de propriété (en thai, « tabiennbân« ), signée par le propriétaire ou le gérant.
d. une copie du contrat de location

De votre côté, vous devrez fournir une copie signée des documents suivants:
a. la page principale du passeport qui comporte votre nom et votre photo
b. la page du passeport mentionnant votre date d’arrivée sur le territoire
c. la page du passeport montrant votre visa
d. votre carte de départ (carte agrafée par l’Immigration dans votre passeport à l’arrivée sur le territoire, appelée « Departure Card » en anglais).

Important : ces règles valent également pour des touristes louant une maison ou logeant chez des amis, pour autant qu’ils aient affaire avec l’Immigration pour prolonger leur séjour ou toute autre raison liée aux lois d’immigration en Thaïlande.

2. Dans le cas d’un résident qui passe une nuit hors de son domicile enregistré, en Thaïlande ou à l’étranger (voici le « couac » cité plus haut):

  1. si vous logez chez des amis qui ne vous déclarent pas à l’Immigration locale, ce n’est pas votre problème.
  2. si vous logez à l’hôtel (en supposant que celui-ci soit enregistré à l’Immigration et qu’il y signale ses clients), vous devrez. à votre retour à Phuket, vous présenter dans les 24 heures auprès du bureau d’Immigration pour y confirmer votre domicile. Ceci tient du fait que le système de rapport en ligne de l’Immigration thaïlandaise ne tient compte que du dernier endroit où vous avez dormi (et été signalé) et non pas de celui où vous vivez habituellement. Et si vous franchissez la frontière, même avec un Re-entry Permit, le cas est le même. Endéans les 24 heures de votre retour chez vous à Phuket, vous devrez passer à l’Immigration et y présenter à nouveau même s’il s’agit de l’adresse où vous vivez depuis toujours :

De la part du propriétaire :

  1. une copie signée de sa carte d’identité (citoyen thaïlandais) ou de son passeport (étranger).
  2. si le propriétaire ou gérant de votre maison/appartement ne souhaite pas vous accompagner à l’Immigration, il doit également vous fournir une procuration qu’il lui faudra remplir et signer, et qu’il vous faudra contresigner. Cette procuration signifie que vous pouvez le représenter à l’Immigration et déclarer vous-même votre résidence. Il faut y adjoindre 10 bahts de timbres fiscaux.
  3. une copie du livret bleu d’enregistrement de propriété (en thai, « tabiennbân« ), signée par le propriétaire ou le gérant.
  4. une copie du contrat de location

De votre côté, vous devrez fournir une copie signée des documents suivants:

  1. la page principale du passeport qui comporte votre nom et votre photo
  2. la page du passeport mentionnant votre date d’arrivée sur le territoire
  3. la page du passeport montrant votre visa
  4.  votre carte de départ (carte agrafée par l’Immigration dans votre passeport à l’arrivée sur le territoire, appelée « Departure Card » en anglais).

La preuve de résidence

La preuve de résidence ne concerne normalement pas les touristes mais est indispensable pour tout résident étranger qui désire ouvrir un compte en banque, passer ou renouveler son permis de conduire, acheter un véhicule… la liste est longue.
On ne peut demander ce document qu’après avoir rempli les formalités pour l’obtention de l’enregistrement de résidence qui est agrafé dans le passeport.

Pour recevoir la preuve de résidence, après avoir obtenu l’enregistrement de résidence, il faut fournir auprès de l’Immigration:

  1. Une copie signée de la page d’information du passeport (nom, photo etc…)
  2. Une copie signée de la page portant votre tampon d’entrée sur le territoire
  3. Une copie signée de la page portant votre visa
  4. Une copie signée de votre carte de départ (carte agrafée par l’Immigration dans votre passeport à l’arrivée sur le territoire, appelée « Departure Card » en anglais).
    Une photo, format passeport

Rappel important: En Thaïlande, votre situation dépend uniquement du bon-vouloir du fonctionnaire qui se penche sur votre cas. Il n’y a pas vraiment de norme. Si le fonctionnaire auquel vous vous adressez est de mauvaise humeur, a passé une sale nuit ou traite votre cas par-dessus la jambe, vous n’avez d’autre solution que de rentrer chez vous et revenir en espérant tomber la prochaine fois sur quelqu’un d’autre ou sur la même personne qui sera, espérons-le, un petit peu mieux lunée.
Une tenue décente et la propreté sont d’importance: si les fonctionnaires portent chaque jour chemise, pantalon et chaussures, ils s’attendent à affronter autre chose qu’une horde de barbares en tenue de plage ou de nanas au décolleté plongeant.

Une visite à l’Immigration n’est pas une étape folklorique dans un voyage exotique. Il s’agit d’un vrai boulot donc habillez-vous comme si vous deviez aller au travail: une tenue sobre et de bon goût suffira. Pas la peine d’enfiler le costard-cravate, mais évitez les tenues de plages ou débraillées, qui vous feraient refouler et vous obligeraient à revenir plus tard.
D’autre part, la plus extrême politesse, voire une certaine humilité, sont indispensables pour ne pas dégoûter le fonctionnaire qui est votre interlocuteur et statuera sur votre cas. Les hurlements, l’arrogance et les signes d’énervement ne serviront qu’à vous faire refouler, à vous faire revenir une fois encore lorsque vous vous serez calmé, que vous aurez compris. Quoi qu’il en soit, restez zen.
Les fonctionnaires de l’Immigration sont des humains comme les autres: quand on le leur demande poliment, ils aident bien plus qu’on ne peut l’imaginer. Parler un peu thaï peut servir.

Pour plus d’informations, veuillez consulter les membres du P.I.V. au 1er étage (2nd floor, comme je le mentionnais plus haut) du bâtiment principal de l’Immigration de Phuket, bureau 204.

Propos du P.I.V. recueillis par Francome, rédigés par P.v.K.
Crédit photos: P.I.V. et Francome

Tailleur à Phuket
Phuket Immigration Volunteers

Les Phuket Immigration Volunteers (PIV)

L'autre visage de l'Immigration

Keith est un des Phuket Immigration Volunteers (Volontaires à l’Immigration de Phuket). Après une vie de pilote de chasse puis de pilote de bombardier à la Royal Air Force, puis de pilote de ligne sur 747 pour plusieurs compagnies, il s’offre pour sa retraite le sloop à bord duquel il fera le tour du monde. Mais voici que Yoko, son épouse, attend un enfant. Après l’accouchement et une tentative de navigation en famille, il faut bien se rendre à l’évidence: faire le tour du monde en couple avec un bébé de quelques mois n’est pas facile à vivre. Keith sera seul à bord pour rejoindre Phuket où il retrouvera sa femme et son bébé qui ont quitté le bateau aux Iles Andaman. C’était il y a six ans.

Keith, Yoko et Keir (leur fils) s’installent alors à Phuket. Après quelques mois à faire un peu de charter et des ronds dans l’eau, Keith vend son bateau et se retrouve inactif. Mais Phuket est une île agréable, facile à vivre. Ce qui n’était au départ qu’une escale prolongée devient peu à peu le lieu d’un plus long séjour. Cependant, puisque leurs revenus sont suffisants et qu’ils n’ont pas besoin de tracas, Yoko et Keith se tiennent loin des investissements divers intéressant d’ordinaire les Farangs: l’immobilier, les hôtels, les bars-restaurants. Il n’est pas question pour eux de s’investir là-dedans. Néanmoins, sans autre occupation que de vivre en famille et voir grandir son fils, Keith tourne en rond.

C’est en allant renouveler son avis trimestriel de résidence à l’Immigration de Phuket-Ville que Keith rencontre un de ses amis qui y travaille et lui propose de joindre le corps des Phuket Immigration Volunteers. C’est dans le cadre de ses fonctions que j’ai fait sa connaissance.

« J’exagérerais en disant que j’ai rejoint les Phuket Immigration Volunteers pour échapper aux bars », m’explique Keith. « Disons qu’il me fallait une activité utile pour me sentir utile. C’est très valorisant d’aider les gens, surtout quand c’est de manière totalement bénévole ».

« Tout comme nos collègues Volontaires de la Tourist Police, nous ne sommes pas rémunérés, ne bénéficions d’aucun avantage et devons payer nos uniformes de notre poche. En fait, ça nous coûte du temps et de l’argent. C’est donc uniquement dans le but de rendre service que nous effectuons nos prestations ».

« Les lois thaïlandaises sur l’immigration, et leur application relèvent parfois du casse-tête pour ceux qui ne sont pas habitués aux procédures. En plus, elles changent fréquemment. Le boulot des Phuket Immigration Volunteers, c’est de faciliter la liaison entre l’étranger souvent un peu perdu qui se présente pour la première fois, et l’officier thaï qui examinera son cas. Notre intermédiaire est d’autant plus nécessaire si l’étranger ne parle pas anglais mais que l’un d’entre nous parle sa langue. En ce qui me concerne, bien qu’Anglais je parle aussi français quoiqu’à un niveau scolaire et avec un accent à couper à la hache. Il y a donc de fortes chances qu’un de vos lecteurs s’addresse un jour à moi pour régler l’un ou l’autre problème ».

« Le travail des Phuket Immigration Volunteers est surtout bureaucratique. Nous sommes là pour aider les gens à remplir les documents nécessaires, pour fournir les renseignements afin d’obtenir tel ou tel visa, tel ou tel permis de séjour. Nous sommes là pour rendre les choses plus faciles. Et c’est un service gratuit ».

« Il nous arrive aussi parfois d’apporter un soutien moral à un touriste ou un expatrié emprisonné dans nos locaux dans l’attente de son expulsion. Ce n’est pas la partie la plus agréable de notre boulot. Il faut savoir que la population de nos cellules est composée en grande majorité d’illégaux birmans. Parfois, un Farang incarcéré là-dedans trop longtemps risque de craquer. Il a besoin de parler sa langue, de donner de ses nouvelles à sa famille, voire de fumer une cigarette. Dans la mesure du possible, nous essayons de l’aider ».

« C’est pour éviter ce genre de situation, parfois dramatique, où un étranger est emprisonné puis expulsé pour avoir contrevenu aux lois sur l’immigration, que nous sommes là. Nous leur expliquons quelles sont les conditions à satisfaire et nous les aidons à remplir les documents. Mieux vaut prévenir que guérir, dit l’adage. Néanmoins, en cas de problème, nous devons également expliquer au contrevenant l’erreur qu’il ou elle a commise et quelle sera la pénalité éventuelle. Ce n’est pas un boulot facile mais c’est un défi quotidien: quand quelqu’un s’assied en face de moi, je me demande à chaque fois s’il me sera possible de l’aider efficacement ».

« Je me souviens d’un cas récent: une Philippine dont le mari, également philippin, avait un permis de travail comme musicien dans un hôtel de Phuket. Tous les trois mois, elle faisait l’aller-retour avec les Philippines où elle demandait un visa « Touriste » pour rejoindre son mari. Quand je lui ai expliqué qu’il lui suffisait de présenter les preuves de son mariage pour pouvoir rester ici à l’année sur base des permis de séjour et de travail accordés à son mari, c’est tout juste si elle ne s’est pas mise à pleurer de joie. Quand un truc comme ça m’arrive, ça éclaire ma journée. J’arrange les choses, je rends les gens un peu plus heureux si je peux. Et du coup ça me rend heureux aussi ».

« Généralement. l’entente est bonne avec les officiers thaïlandais. Le plus difficile, et c’est pour cela que nous sommes nécessaires, c’est d’arriver à surmonter le mur des cultures. C’est d’ailleurs moi qui suis l’officier de liaison entre les Phuket Immigration Volunteers et les officiers thaïlandais. Le Farang qui vient ici a sa propre manière de penser, telle qu’elle lui a été inculquée dès son plus jeune âge. C’est également le cas de l’officier thaïlandais qui traitera son dossier. Mais ces deux manières de penser sont différentes. En supposant même que les deux interlocuteurs parlent parfaitement la même langue, il reste néanmoins cet obstacle culturel qui peut parfois provoquer certains énervements, voire une perte de « face ». C’est pour éviter ce genre de situation où tout le monde a tout à perdre que nous sommes là. Nous arrondissons les angles. Et, je le répète, nos services sont gratuits ».

« A ce sujet, pour les Farangs fraîchement arrivés ou pour les plus anciens désireux d’obtenir des informations relatives à un séjour de longue durée dans le Royaume: c’est ici que vous obtiendrez les meilleures informations concernant votre cas. Si nous ne sommes pas sûrs de la réponse à donner à votre question, tous les règlements et les dernières directives sont en nos bureaux, que nous consulterons avec l’aide de nos collègues thaïlandais. Notre patron, le Police Colonel Panuwat Ruamrak (que nous surnommons affectueusement entre nous « Colonel Joe » mais il ne faut le répéter à personne) est le premier à nous donner un coup de main pour trouver une solution lorsque certains cas semblent problématiques.
Alors, plutôt que d’obtenir des informations incomplètes ou obsolètes en offrant des bières à un pilier de comptoir expatrié de longue date, plutôt que de payer des honoraires excessifs à de soi-disant avocats qui vous promettront d’arranger vos affaires, je vous conseille plutôt d’aller au plus simple et au moins cher: venez nous voir, quitte à vérifier et comparer ces informations par la suite auprès de vos connaissances ».

« Si vous aussi, vous avez envie d’aider des gens à s’installer en Thaïlande, si vous êtes prêts à passer deux jours chaque semaine à résoudre au cas par cas les petits problèmes de tous ceux qui viendront vous voir, nous avons besoin de renforts. Venez rejoindre les Phuket Immigration Volunteers. Après une interview avec deux d’entre nous, l’examen de votre passeport par notre patron, l’accord de Bangkok et de votre ambassade, vous apprendrez les lois de l’Immigration thaïlandaise et travaillerez en duo avec un « chaperon » pendant 12 jours (à raison de 2 jours par semaine). Ensuite, à l’issue d’un examen pas trop difficile, vous serez lâché en solo. Pour l’instant, nous avons besoin de volontaires parlant français, italien, polonais ou russe (en plus de l’anglais) ».

« Vous ne gagnerez pas d’argent, vous n’aurez aucun avantage matériel. Ca vous prendra du temps, ça vous prendra parfois la tête… mais il vous arrivera de temps en temps de rendre quelqu’un heureux. Et cela, croyez-moi, cela vaut tout l’or du monde ».

Pour plus d’informations (en anglais) sur les Phuket Immigration Volunteers, veuillez cliquer ici

Propos recueillis par P.v.K.